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Colloque international de Saint Félix de Lauragais

 

 

Les 12, 13 et 14 mai 2017 se sont déroulées à Saint Félix de Lauragais les journées internationales de la pensée bogomile basée sur la Liberté, l'Égalité et la Fraternité à travers l' Amour.

Organisées à l'initiative de.l'association « Bulgares en Pays d'Autan », ces journées ont voulu commémorer le 850ième anniversaire de la venue du prêtre bogomile Nicétas (Niquinta) à Saint Félix en vue d'organiser la communauté cathare de France et d'Occitanie.

Ce fait historique très important a eu un retentissement fort à cette époque et s'est attiré les foudres de l'église de Rome, bien décidée à ne pas laisser une telle initiative se propager.

Bien sûr, Bernard de Clairvaux avait bien pressenti le danger que représentait pour l'église établie l'émergence et la propagation des idées cathares sur tout le territoire. Il avait dès 1145 invoqué le courroux divin afin que Verfeil ( aux vertes feuilles ) soit desséchée (aux feuilles sèches) ainsi que tous ses habitants ! Mais une véritable église qui souhaite se constituer à l'instar de l'église romaine avec ses diocèses, c'en était trop Il ne pouvait y avoir qu'une seule église institutionnalisée en religion d'Etat dans le royaume de France !

C'est pourquoi la commémoration du 850ième anniversaire de ce concile était l'occasion de rappeler à nos contemporains l'importance historique et la teneur morale et spirituelle de cet événement.

Il est regrettable que la communauté française n'ait pas jugé opportun de participer à ces journées. La devise de la France, l'Amour en moins, est pourtant contenue entièrement dans cette devise bogomile.

Les historiens qui ont montré, souvent avec passion, l'authenticité du document relatant ce colloque n'ont pas non plus pris part à ces journées, à leurs yeux trop spirituelles et pas assez historiques.

Absents également, les représentants officiels ou pas, d'une Occitanie qui essaie pourtant toujours de défendre les valeurs de Paratge et de Convivencia. Peut être ont-ils pensé que ce journées ne préservaient pas assez la laïcité, mais la laïcité n'a pas l'apanage des valeurs de liberté, égalité et surtout fraternité à travers l'Amour ! Quand on parle d'Amour avec un grand A, on est au dessus des religions et de la laïcité, et la Fraternité est la valeur qui manque le plus dans le monde actuel. Cela réchauffe le cœur d'en trouver à l'occasion de journées comme celles-là

Oui, les intervenants ont plus parlé d'Amour et d'étincelle Divine que de liberté-égalité au sens politique de ces termes et ce fut très bien ainsi.

Sur le plan historique, ils ont néanmoins rappelé que le bogomilisme et le catharisme étaient issus de la religion des tout premiers chrétiens, directement inspirée des principes christiques. Dans toute l'Occitanie, cette spiritualité a pu croître et embellir du fait d'un terreau favorable entretenu par les mouvements venus d'Espagne par Pricillien, de Bulgarie par Nicétas, par les Wisigoths à travers Arius et peut-être même avant par Marie Madeleine elle-même, débarquant aux Saintes Maries de la Mer après la Crucifixion.

D'autre sujets fort intéressants ont été abordés et je ne désespère pas de récupérer d'ici quelques jours tout ou partie des interventions si leurs auteurs nous autorisent à les publier.(1)

On peut regretter également que quelques représentants du catharisme renaissant dans la région n'aient pas cru bon devoir se déplacer pour célébrer cet événement : Du coup, le petit village de Saint-Félix s'est trouvé envahi par des Bulgares, des Hollandais, des Anglais, des Espagnols et somme toute très peu de Français. Comme par ailleurs la publicité qui en a été faite est restée très confidentielle dans les médias régionaux, force est de reconnaître que ces journées n'ont attiré qu'un public autochtone restreint mais conquis. Ces quelques français présents ont un peu regretté que toutes les interventions faites en anglais ne soient pas entièrement traduites dans leur langue, malgré la présence de deux traductrices professionnelles remarquables. Sentiment toutefois atténué en faisant justement remarquer le peu d'engouement témoigné par les instances françaises à la couverture de l'événement.

Le programme ci-contre témoigne de la haute tenue des interventions:

 

En plus de la qualité des débats proposés, ces journées ont atteint leur objectif premier, à savoir que les personnes de Bonne Volonté, de tous horizons spirituels, se retrouvent pour partager fraternellement ces moments forts à la mémoire de ceux qui avaient véhiculé au péril de leur vie le message d'Amour que Jésus le Christ leur avait enseigné.

C'est pourquoi les repas et les soirées furent propices à des échanges remplis de joie aux rythmes des musiques occitanes et bulgares, les matins furent envoûtants sous les charmes des danses symboliques au soleil levant, par les mouvements mystiques et incantatoires de la paneurythmie.

A la clôture du colloque, le dimanche après-midi et après un dernier moment de recueillement sur la place de Saint-Félix, bon nombre de participants se sont rendus au château de Montségur pour parachever cette journée de mémoire en gravissant avec émotion les pentes raides de la citadelle de l'hérésie cathare. Ceux qui découvraient le site pour la première fois étaient tout à leur émerveillement, les autres partageaient une émotion plus forte encore parce que plus profonde.

Les embrassades au moment de se quitter trahissaient un sentiment mitigé, à la fois tristesse de la séparation mêlée à une joie immense de s'être trouvés, joie qui l'emportait largement sur la tristesse ressentie.

Enfin un petit groupe prit le chemin du Sabartés pour découvrir le charme mystérieux des grottes où les derniers cathares ont trouvé refuge.

La beauté et la solennité des lieux ne laissèrent personne indifférent et la visite mystique de Lombrives avec un moment de recueillement suivi de chants et musiques occitanes et bulgares au beau milieu de la cathédrale fut unanimement apprécié.

Le temps était venu de se quitter. Nos amis bulgares ont repris par l'Andorre jusqu'à Barcelone leur chemin vers Sofia, mais avec l'espoir de revenir et de retrouver leurs Frères occitans cathares pour d'autres découvertes et d'autres moments de Partage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1) Vous trouverez ici la traduction française de la conférence qu'Anne BARING nous a fait l'amitié de nous transmettre.



17/05/2017
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